CHAUD ET HUMIDE

C'est un vendredi d'octobre pas comme les autres. Il fait plus chaud que les années précédentes. C'est sans doute la faute du réchauffement climatique, ou bien celle des médias. Ça prend toujours des coupables. Et l'air du temps me semble aussi plus humide. Une moiteur qui rend inconfortable, comme celle de la commission Charbonneau qui nous dévoile ce qui se cache dans les tiroirs puants de quelques fonctionnaires véreux. Ou qui nous raconte les intentions malhonnêtes que dégagent une pile de serviettes humides de golfeurs mafieux sortant de douche, puant l'after-shave et le crime organisé.

C'est le genre de climat qui peut rendre malade un petit maire crapuleux qui a toujours vécu trop richement de la collecte des ordures et autres pots de vin. Des dessous de table qui ont odeur de dessous de bras. Parions qu'il n'aura même pas le courage d'en finir avec lui-même et que nous devrons encore payer pour nous en débarrasser. Et d'un autre maire qui n'a rien vu venir, comme d'habitude, et qui ne se voit même pas partir.

Chaud et humide, c'est dans l'air qui fait mourir quelques petits vieux à coup de légionellose. Ou dans les hamburgers parsemés de e-coli. Pourtant, chaleur et humidité sont à l'origine de la vie, tous les biologistes savent ça! Mais ils savent aussi que la puanteur de la décomposition organique est le signe d'un bon engrais qui fera pousser plein de fleurs, et pas juste des navets.

C'est ainsi que j'entrevois l'hiver qui vient, chaud et humide. Parfois avec des odeurs de souffre, parfois avec des parfums d'encens, mais toujours avec une passion totale, du genre qui pousse à l'abandon, à l'autre, à l'excès.

Félissa.