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Chaud et humide
12 février 2013

DU PÈRE NOËL À LA ST-VALENTIN

Je vous avais préparé une chronique pour Noël.

Il était question du Père Noël.

Non pas le vieil obèse jovial qui continue à se gaver de biscuits et dont les joues empourprées attestent une hypertension morbide, mais de la légende qui nous a menés à lui.

Je voulais vous parler de la couleur rouge pour habiller les cadeaux qu'on met sous les sapins, une tradition dont les origines remontent à la Sibérie antique où les champignons à bonnet rouge, des amanites phalloïdes aux propriétés hallucinogènes et toxiques, foisonnaient sous les conifères. Les animaux en consommaient, les hommes aussi. Certains prétendaient que leurs propriétés étaient magiques. Sans doute que quelques-uns ont même réellement vus des petits lutins assis sur les champignons après en avoir consommé quelques-uns...

Et la légende s'est enrichie. Elle s'est amalgamée avec celle de l'évêque Nicolas, le bon Saint-Nicolas. Puis celle du Père Fouettard qui punissait plus volontiers les enfants turbulents qu'il ne récompensait les plus sages, en passant par des personnages plus ou moins avenants, dont plusieurs portaient des cornes. Et je voulais continuer comme ça jusqu'au Père Noël de Coca-Cola, oui, l'obèse, que la compagnie de boissons gazeuses inventa pour une campagne de publicité en 1931, en pleine crise économique. Ici, au Québec, le Père Noël ne gagna en popularité que dans la seconde moitié du XXe siècle. Avant, c'était le P'tit Jésus qui distribuait les cadeaux aux enfants francophones. Santa Claus s'occupait des petits Anglais.

Je voulais vous parler de tout ça et de plus encore, mais le temps en a décidé autrement. Et me voici à vous jaser plutôt de St-Valentin! Le rouge est encore à l'honneur, le sang aussi, et la religion également. Quant à l'obésité, elle ne saurait tarder avec tout le chocolat qu'on y mange.

On a tendance, de nos jours, à percevoir la St-Valentin comme la fête des amours romantiques. Ce ne fut pas toujours le cas. La St-Valentin était, à l'origine, une fête qui célébrait la fécondité et l'amour physique. Dans l'antique Rome, on célébrait les Lupercales le 14 février.  Après avoir sacrifié des chèvres et s'être enduits de leur sang, des prêtres couraient alors à demi-nus dans les rues, et touchaient les jeunes femmes. Celles-ci se laissaient approcher d'autant plus facilement que ce contact était censé favoriser leur fertilité. L'Église récupérera cette fête païenne au haut Moyen-Âge pour la mettre sous le patronage de Saint Valentin, un évêque martyr dont on sait peu de choses sur ses véritables liens avec l'amour.

À cette époque, la Saint Valentin ne concernait nullement les couples. Au contraire, c'était la fête des célibataires. Dans chaque village, les jeunes filles allaient se cacher, puis les jeunes hommes, après de généreuses libations, partaient à leur recherche. Chacun devait trouver sa chacune, et les couples ainsi formés devaient se marier dans l'année. Parions que certains et certaines avaient échangé des informations qui permettaient à Monsieur de trouver plus facilement Mademoiselle...

Parmi les symboles classiques de la fête, il y a Cupidon. C'est l'équivalent romain du dieu grec Éros, un archer dont les dards servent à transpercer, un symbole de la vie qui se transmet à travers l'accouplement. C'est ce que célébrait d'ailleurs cette fête avant d'être récupérée par les marchands de roses et les confiseurs: l'accouplement et la reproduction. Le romantisme est venu bien après, tout comme les chocolats.

En 2013, comment se vit la St-Valentin? Est-ce en rouge ou en rose? Dans le désir ou en amour? Dans la passion ou la romance? Et si on revenait aux sources avec, bien sûr, un chocolat pour atténuer les arrière-goûts?

Je vous aime!

Méline

© 2013 Chaud et humide

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