Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chaud et humide
12 décembre 2012

LES ANGES DANS UNE CAMPAGNE

C'est bientôt Noël. Comme à chaque année, c'est la période où s'échangent le plus de cadeaux. Il est connu que le choix des hommes se porte souvent sur les dessous féminins. Ce n'est pas étranger au fait que la marque emblématique du genre diffuse à ce moment-là, à grand renfort de publicité dans les médias, son grand défilé de mode où de plantureuses jeunes femmes dévoilent beaucoup de leurs charmes pour plaire à elles autant qu'à lui. 

C’est dans les années 1990 que les premiers défilés de la grande marque Victoria's Secret voient le jour. Cindy Crawford, Naomie Campbell et Heidi Klum y faisaient leurs débuts. Aujourd’hui, c'est une brigade complètement renouvelée qui symbolise la marque : les « Angels », ces anges que plusieurs associent au divin et qui représentent tous les plaisirs de l'enfer.

Deux générations s'y retrouvent : les aînées se projettent dans le reflet de perfection offert par les  sensuelles Adriana Lima, Alessandra Ambrosio et autres Doutzen Kroes, tandis que les adolescentes nourriront leurs fantasmes en s'imaginant dans la peau – et la vie – des coquettes Kara Delevingne, Maud Welzen et Chanel Iman. Défilé de seins refaits, de mollets regalbés, de fesses rembourrées et de lèvres botoxées, on peut y voir une vitrine des plus grands succès de la chirurgie esthétique tout comme une glorification d'une femme idéalisée, aussi impossible que désirée, aussi imprenable qu'imaginaire. L'événement revient régulièrement à chaque année, présentant la nouvelle collection accompagnée d'artistes musicaux qu'on a soigneusement triés pour leur sonorité édulcorée aux saveurs du jour.

Si Victoria's Secret tirait jadis sa popularité de sa réputation sulfureuse, acquise dans la quasi clandestinité, à coups de déshabillés révélateurs sur des poitrines surabondantes, la démarche commerciale s'est aujourd'hui démocratisée.  L' « underground » des années 70-80 est devenu le « mainstream » de ce début de XXIe siècle. La sexualité interdite, et donc d'autant plus attirante d'autrefois, a cédé la place à l’hypersexualisation du message.

Si les soutiens gorge « Fantasy Bra », estimés à 2,5 millions de dollars, et les ailes extravagantes qui évoquent sans subtilité le 7e ciel, ont tout pour nous faire rêver, ce sont les fesses rebondies et sexy, les jambes élancées et les poitrines débordantes qui auront transformé le rêve en délice érotique. Plus personne ne remarque la lingerie, celle-ci arrivant d'ailleurs à peine à se frayer un chemin sur ces modèles. L'œil brillant, la lèvre mouillée, le souffle court, les téléspectateurs, tout sexes confondus, sont rivés à leur écran plat regardant défiler en haute définition l'objet de leurs fantasmes les plus intimes. Épisodes romantiques en rose bonbon et bleu poudre pour les uns, scènes torrides aux évocations parfaitement cochonnes pour d'autres, ce qu'ils voient, ce sont toutes les projections de leur imaginaire.

Ce qu'ils retiennent, c'est le nom d'une marque : Victoria's Secret.

Et pour l'entreprise, c'est tout ce qui compte, et rapporte.

Méline.

© 2013 Chaud et humide

Publicité
Publicité
Commentaires
Chaud et humide
Publicité
Archives
Publicité